Avis sur le livre de Javier SIERRA : La Cène secrète
Nous sommes en 1497 au coeur du monastère de Santa Maria delle Grazie. Léonard de Vinci parachève actuellement une oeuvre représentant le dernier repas du Christ. On murmure cependant que derrière cette toile, de nombreux détails font soupçonner que cette oeuvre véhicule des idées hérétiques !

Nous sortons de la crise connu par la Florence des Médicis. Le moine Savonarole s’en est allé remettre cette Florence de débauche dans le droit chemin. Il a su triompher des Médicis. Mais depuis, il se prend à accuser l’Eglise de vivre dans un train trop fastueux et ses propos atteignent jusqu’au cadre du pape, Borgia de surcroit ! Aussi la papauté veut-elle éviter que Milan ne devienne un nouveau foyer à incendie, ce dont l’Eglise ne se remettrait pas.
 
Aussi, un moine inquisiteur, le père Leyre, est dépêché sur place pour mener une enquête. Il accumule rapidement des indices, d’autant que les analyses de l’oeuvre menées précédemment laissent un désagréable parfum d’hérétisme flotter. Etrangement, deux moines sont rapidement assassinés dans des conditions ne manquant pas de rappeler les coutumes cathares.
 
Les protagonistes de cette histoire se livrent alors à une analyse en profondeur de cette oeuvre pour en comprendre le sens caché. Il faudra aller vite, le peintre Léonard de Vinci lui-même les a défié d’en jamais comprendre le sens !
Le livre commence par la découverte d’un manuscrit ancien qui révélerait un secret sur La Cène de Léonard de Vinci. Manuel Alvarez, un expert en art, est chargé de mener l’enquête pour déchiffrer ce mystère. Au fil de ses recherches, il va être plongé dans un monde de conspirations, de codes secrets et de manipulations.

L’auteur nous emmène dans les coulisses de la Renaissance italienne, nous dévoilant les luttes de pouvoir entre les différentes factions de l’époque. L’intrigue est palpitante, les rebondissements nombreux et les personnages complexes et attachants.

Mais au-delà du suspens, Javier Sierra soulève des questions philosophiques et mystiques sur le pouvoir de l’art, la foi et la manipulation de l’histoire. Il nous pousse à réfléchir sur les limites de la vérité et sur la manière dont les faits historiques peuvent être interprétés et réécrits.
 
Le prologue de ce roman annonce la couleur en rappelant que notre monde rationaliste a perdu de nombreuses clés permettant de comprendre les symboles multiples dont les oeuvres de la Renaissance sont littéralement emplies. Avec ce thriller historique qui dévoile une construction diabolique de codes divers, il joue sur le mystère qui pèse sur ces codes dont le sens nous est perdu. L’oeuvre de Léonard de Vinci prend petit à petit un sens absolument insoupçonné et finalement d’autant plus crédible qu’il joue sur les dernières découvertes scientifiques.
 
Au final, c’est un roman intéressant et qui donne envie de se plonger sur cet aspect des oeuvres de la Renaissance !

Javier SIERRA – La Cène secrète , Publié en 2004 en espagnol. Plon, 2005.

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