« Les hauts de Hurlevent« … rien que le titre est enchanteur. Il laisse présager des paysages tourmentés, une foule de personnages qui le sont tout autant, une atmosphère emplie de mystères et de noirceur… pour moi qui suis férue de littérature anglaise, qui aime ce pays et son climat brumeux propice à la rêverie, ce livre ne pouvait être qu’un coup de coeur.
Et ce fut le cas… je l’ai lu pour la première fois à 13 ans, et depuis je pense l’avoir relu une bonne dizaine de fois.
L’histoire des hauts de Hurlevent
Pour ceux qui n’auraient pas encore découvert ce chef-d’oeuvre d’Emily Brontë, commençons par le résumer… si tant est que l’on puisse résumer un livre de cette envergure.
La famille Earnshaw vit isolée dans les landes du Yorkshire. Leur quotidien est celui d’une famille ordinaire du début du XIXème siècle. Jusqu’au jour où Mr. Earnshaw ramène de l’un de ses voyages un jeune orphelin qu’il a trouvé sur la route. Prénommé Heathcliff, le garçon est immédiatemment adopté par la jeune Catherine, la fille de Mr. Earnshaw. En revanche, ce n’est pas le cas d’Hindley, le frère de Catherine, qui voit dans le nouvel arrivant un rival à éliminer. Plus l’amour grandit entre Catherine et Heathcliff, plus la haine entre le jeune orphelin et Hindley s’aiguise et s’affûte…
Malgré la passion qu’elle voue à Heathcliff, Catherine épouse Edgar Linton, son jeune et séduisant voisin. Dès lors, Heathcliff n’aura plus qu’un but : se venger. Blessé dans son amour-propre, s’estimant floué, cet homme orgueilleux va étendre son ombre menaçante sur ceux qui l’ont offensé ainsi que sur leurs descendants…
Dans ce somptueux roman, tout est fiévreux, intense, empreint de violence et de sauvagerie. Pas de tiédeur ni d’à peu-près : les sentiments sont exacerbés, l’amour et la haine consument pareillement ceux qui les éprouvent, les fantômes rôdent et tourmentent les vivants…
Les personnages sont à l’image des landes qu’ils habitent : âpres, rocailleux et rudes.
« Les hauts de Hurlevent » s’inscrit dans la lignée du roman gothique anglais, genre auquel il n’appartient pourtant pas complètement. Ce n’est pas non plus un roman fantastique, bien qu’il contienne les prémices de ce nouveau courant littéraire qui, au moment de sa parution, en est encore à ses balbutiements. « Les hauts de Hurlevent » est une oeuvre à part, inclassable, aussi sombre que sublime.
Emily Brontë est morte jeune, emportée à trente ans par la tuberculose. Sa vie fut austère, marquée par la mort et la maladie. Son frère Branwell, perturbé psychologiquement, alcoolique et régulièrement en proie au delirium tremens, lui a probablement inspiré à la fois les personnages d’Heathcliff et d’Hindley. Mais cette passion absolue, ces sentiments dévorants, cette adoration pour l’être aimé, les a-t-elle connus ? Non, à en croire les biographies écrites à son sujet.
Elle aurait donc tout imaginé, ou presque… une imagination si foisonnante, si vaste et aigue qu’elle lui a permis de pénétrer au coeur de l’âme humaine et d’en connaître les secrets les plus intimes.
Si vous ne l’avez pas encore lu, plongez-vous sans attendre dans ce livre magnifique et captivant, la plus belle et la plus noire des histoires d’amour jamais écrites.