Hommage direct à « Des souris et des hommes » (et dans une moindre mesure tentative de naturalisme-avec-crime dans la veine de James M. Cain ou Horace McCoy dans les années trente), Blaze nous raconte l’histoire d’un colosse légèrement attardé, Clay Blaisdell surnommé Blaze (To blaze up signifiant exploser de colère). Maltraité physiquement dans son enfance, il a survécu tant bien que mal, avec l’amitié de John à l’orphelinat tout d’abord, puis avec celle de Georges, la petite frappe, dans sa vie d’adulte. Il suffit d’ailleurs qu’on lui témoigne la poindre parcelle de bienveillance pour qu’aussitôt il se montre le plus fidèle des amis. Manipulable à l’extrême…
C’est pourquoi, entre de mauvaises mains, il est devenu un hors-la-loi. Son idée du moment, c’est de kidnapper le bébé de six mois d’un richard pour faire LE gros coup, obtenir la rançon suffisante pour se mettre au soleil quelques temps. C’était l’idée de Georges, et ils avaient bossé dessus. Alors maintenant avec ou sans Georges, Blaze s’y tient…
Avec de nombreux flash-backs, nous racontant le parcours de Blaze, c’est l’histoire de ce kidnapping qui va mal tourner, forcément, que l’on suit. Et on éprouve beaucoup de tendresse pour ce malabar bêta, on pense au héros de La ligne verte, on le plaint. Une histoire pas très morale, qui raconte surtout une Amérique des laissés pour compte, qui sait faire vibrer les liens entre les gens
Blaze – Stephen King Ed. Albin Michel 2008 & France Loisir, 328 p.