Avis sur les livres : Crime et Châtiment et L’Idiot de Fédor Dostoïevski
Les Éditions Omnibus à Paris ressortent, dans la traduction de Pierre Pascal (1890-1983) à qui l’on doit également les notes et l’appareil critique, les deux premiers grands romans de Dostoïevski, Crime et châtiment (1867), dans lequel Raskolnikov, un ex-étudiant désargenté, après avoir assassiné de sang-froid une vieille usurière, se trouve rongé par la culpabilité avant de trouver dans la confession l’apaisement de sa conscience.

Et L’Idiot (1869) où l’on voit le prince Mychkine arriver à Saint-Pétersbourg où il se mêle à la haute société russe, décadente, cupide et hypocrite, qu’il parviendra à illuminer et à transformer par sa bonté et sa naïveté. Alors que Mychkin navigue à travers le monde compliqué de l’aristocratie russe, il rencontre divers personnages qui sont attirés par lui pour son honnêteté et sa pureté. Cependant, son incapacité à comprendre les complexités des émotions humaines et son impulsivité le poussent à commettre de graves erreurs qui finissent par conduire à la tragédie.

Le roman est une réflexion sur la nature de l’innocence et les complexités de la nature humaine. L’écriture de Dostoïevski plonge profondément dans la psyché de ses personnages, explorant des thèmes de moralité, de jalousie et du désir de rédemption.

Remarquable observateur de l’âme humaine, de ses vanités, de ses aspirations et de ses déchirements, Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821-1881), ce joueur invétéré doté d’une bien faible constitution, cet épileptique dont la santé avait été ruinée par quatre ans de déportation en Sibérie, ce solitaire malheureux au caractère farouche, rêvait, à l’instar du Don Quichote de Jacques Brel, d’atteindre un jour « l’inaccessible étoile ».

Il a d’ailleurs dit un jour de L’Idiot que « l’idée essentielle de ce roman consiste à représenter un homme absolument excellent. Rien n’est plus difficile au monde ».
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a fait mouche !

Crime et Châtiment et L’Idiot par Fédor Dostoïevski, Paris, Éditions Omnibus, septembre 2008, 1280 pp., 28 €

News Reporter