lecture du livre de Adam Johnson : Des parasites comme nous

Alors qu’il soutient la thèse particulièrement excentrique d’un de ses élèves les plus brillant, un anthropologue égocentrique et trop sentimental fait une découverte qui va précipiter la fin de l’espèce humaine.


Le nouvel
Adam Johnson est un bon cru, même s’il n’atteint pas le niveau d’excellence de ses nouvelles, publiées chez Denoël en 2005. Pour ma part, j’avais réellement adoré Emporium, suivant en cela benoîtement une bonne partie de la critique (du moins, « de la critique qui n’était pas passé à côté », ce qui représente malheureusement une minorité comme d’habitude) et j’attendais avec impatience ce volume annoncé depuis près d’un an. Or, si je vous pronostiquais il y a quelques jours, un mélange de Ballard et de Carver, c’est plutôt vers Pynchon ou Coupland (s’il fallait absolument faire des comparaisons) qu’il faudrait se tourner avec Des Parasites comme nous.


Si l’on rit beaucoup à la lecture des 300 premières pages de ce roman catastrophe à l’allure de chronique de mœurs des campus US (le prof obnubilé par son étudiante, l’élève rebelle et farfelu, le respect et la concurrence qui règnent tous deux à égale mesure, etc.) les derniers chapitres s’avèrent nettement moins tordants. Et ce qu’on nous annonce en quatrième de couverture comme : »une comédie virtuose, d’un mauvais goût très sûr » se trouve en fait être une amère leçon pour l’humanité. Une leçon très bien résumée par Hank Hannah, professeur à l’université du Dakota et principal protagoniste, à propos des Clovis, ces humains d’origine asiatique, censés être les premiers colons de l’actuel Dakota en – 3000 avant JC : « L’égoïsme de tout un peuple qui n’avait vécu que pour lui-même avait eu pour effet de priver sa descendance de toute ressource ».


Au final, si l’on excepte le narcissisme larmoyant, et un rien agaçant sur la longueur, de son personnage clé, Des Parasites comme nous s’avère un sympathique roman. Cependant, si de nombreux passages sont brillamment écrit et d’une poésie rare (voir d’une vision vraiment originale), on patientera jusqu’à la prochaine fournée de Johnson pour le chef d’œuvre tant attendu.

Adam Johnson – Des parasites comme nous (Denoël/Lune d’Encre)

 

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