Le début du récit d’Honor Bright est celui d’une jeune femme qui a perdu tous ses repères et qui se retrouve dans une contrée étrangère, entourée d’inconnus, isolée et ne sachant que faire. Son seul talent est de savoir coudre. Elle manie particulièrement l’art du Quilt et va se lier d’amitié avec la modiste Belle grâce à ces talents. Très vite Honor devra aussi choisir que faire car elle ne peut vivre plus longtemps avec Adam et Abigail. La demande en mariage d’un jeune Amis sera une bénédiction puisque Honor partage ses sentiments. Toutefois le dangereux Donovan qui semble avoir un faible pour elle ne cesse de rôder, et elle ressent un certain désir pour cet homme qui pourtant la répugne aussi. Honor va devoir s’adapter à sa nouvelle vie de fermière et c’est là qu’elle va découvrir la présence de tous les fugitifs qui se cachent dans les bois près de sa maison, et le réseau d’aide organisé autour. Contre l’avis de ses proches, et par conviction, Honor (qui est habituellement une personne discrète) va aller contre de nombreux principes pour aider plusieurs esclaves.
La dernière fugitive est un très beau roman sur le déracinement, la volonté de reconstruction et sur les valeurs à défendre contre des lois jugées immorales. Les passages épistolaires permettent de souffler un peu dans le récit et le font aussi avancer rapidement sur certains moments, cela fonctionne très bien. Il y a des personnages magnifiques dans ce roman et Tracy Chevalier construit un parallèle pertinent entre la volonté de liberté des esclaves noirs et le désir d’Honor d’appartenir à une terre et de pouvoir y mener la vie qu’elle souhaite. La romancière a effectué un travail de documentation très impressionnant sur la communauté des Quakers et j’ai appris énormément sur leurs coutumes et croyances.