Le slogan « plus important que l’information est le droit de l’information » s’efface au profit du « toute la consommation sera disponible sur l’Internet ». A terme l’architecture de l’Internet risque d’être remise en cause par le croisement des comportements des Internautes « moutons » ( le grand public) et des « prédateurs » (professionnels de l’économie et des médias) alors que les pionniers se réfugient dans quelques recoins des réseaux. En terme de sociologie d’Internet, selon les auteursn Internet est un lieu de pouvoir, l’ordinateur en réseau qui se voulait l’outil de l’égalité et de la liberté devient le super-calculateur qui traque les profils des consommateurs pour les greniers à données de l’infosphère.
Terrible ! Le seul espoir pour les auteurs serait le retour à une « forme d’Etat », une « réplique de consommateurs » ou au rêgne de l’imprévisibilité (« construire la civilisation de l’Internet hors de l’Internet », p.312). En voyant les nouveaux actes de privatisation de l’Internet engagés dans les années 2000 (i-mode, UMTS, IPv6…) on peut moquer avec eux la soi-disant « révolution Internet ». Mais les auteurs ont semble t-il oublié un pan entier de l’activité sur le réseau : l’Internet non-marchand structuré (mouvements de « l’Internet solidaire », « l’Open source », « la Licence GPL » et autres Linux) dont les manifestations et volontés sont assez vivaces.
La machine Internet , Bera Michel et Mechoulan Eric – Odile Jacob 1999