Le Film Français actuel avait donc plusieurs ancêtres : Le Courrier, Hebdo-Film, Le Cinéopse qui rendaient compte des tournages et de l’industrie du cinéma.Les revues grand public des années 20 (Cinémagazine, Ciné-Miroir, Mon Ciné) montraient déjà la star dans un cadre privé comme le fait la presse « people » d’aujourd’hui. Enfin, les revues cinéphiles telles que Cinéa créée par Louis Delluc et Cinégraphie par Jean Dréville s’attachaient à parler davantage du cinéma étranger et d’avant-garde. Les journalistes de ce mouvement oeuvraient également pour la mise en place de ciné-clubs.
Une fois le décor planté, vous poursuivez cette exploration du cinéma des années 20 en découvrant les rubriques inventées par toutes ces revues. L’exposition fait un zoom sur deux d’entre elles : celle du film raconté, inspirée du roman-feuilleton du XIXème siècle et qui n’est pas encore vraiment de la critique et celle des secrets de tournage présentant les coulisses et le vocabulaire du métier. Le tout est à chaque fois très clair et documenté grâce à de nombreux fac-similés d’articles, de couvertures de magazines et de photos des acteurs.
Enfin, la BIFI a choisi de retracer dans une salle à part la sortie en 1926 de Nana de Jean Renoir. Une fois de plus, le système de promotion reste le même : reportage sur le tournage du film, annonces par des encadrés publicitaires de son arrivée et organisation d’une avant-première au Moulin-Rouge. Malgré une forte communication et un gros budget, Nana sera un échec commercial et Renoir devra vendre des toiles de son père. La faute aux revues ou aux acteurs ? La réponse pourrait revenir à Edmond Gréville, journaliste à Photo-Ciné qui écrivait en 1927 : ( ?) de toute éternité, un mauvais scénario bien joué vaudra mieux qu’un bon scénario mal joué.